Fin d'année 2015 à Murchison Falls
De retour de Zanzibar, notre petite troupe est repartie pour un périple dans le Murchison Falls National Park dans le Nord Ouest de l'Ouganda.
Après 4 heures de voiture, nous sommes arrivés à Boomu, une communauté d'Ougandaises qui proposent des logements traditionnels ainsi que des activités pour découvrir la culture ougandaise.
Nous nous sommes répartis dans ces petites cases pour la nuit.
Nous avons participé à une visite du village, un cours de cuisine et à un atelier vannerie :
Une maison traditionnelle en bois et terre.
Un papayer couvert de fruits
Une bananeraie
Le tissu d'écorce qui permet de fabriquer des chapeaux, vêtements et sacs :
La fabrication de tissu d’écorce est un art ancien pratiqué par les Baganda, un peuple établi dans le royaume du Buganda, dans le sud de l’Ouganda. Depuis plus de 600 ans, les artisans du clan Ngonge fabriquent des tissus d’écorce pour la famille royale Baganda et le reste de la communauté, sous la direction d’un artisan en chef héréditaire.
L’écorce interne du mutuba (Ficus natalensis) est récoltée pendant la saison des pluies. Elle est ensuite longuement et vigoureusement battue à l’aide de différents types de maillets en bois pour lui donner une texture souple et fine et une couleur ocre uniforme. Les artisans travaillent dans un hangar ouvert pour empêcher l’écorce de sécher trop rapidement. Le tissu d’écorce est porté par les hommes et les femmes à la manière d’une toge, avec une large ceinture autour de la taille pour les femmes. Si le tissu d’écorce est habituellement de couleur ocre, celui des rois et des chefs est teint en blanc ou en noir et est porté de façon différente afin de mettre leur statut en valeur. Il est principalement porté pour les cérémonies de couronnement et de guérison, lors de funérailles et de rassemblements culturels. Il peut également servir de rideau, de moustiquaire, de linge de lit ou pour stocker des produits. La production de tissu d’écorce s’est considérablement développée et pratiquement chaque village avait son atelier de fabrication. Avec l’arrivée des tissus en coton apportés par les caravanes marchandes arabes au dix-neuvième siècle, la production a ralenti, puis peu à peu disparu. Le port du tissu d’écorce a été réduit à quelques occasions culturelles et spirituelles particulières. Le tissu d’écorce reste cependant pour l’ensemble de la communauté Baganda le symbole de ses traditions politiques et culturelles. Ces dernières années, la production de tissu d’écorce a été encouragée et favorisée dans le royaume du Buganda. |
Cuillette de Matooke avec notre hôte. Les feuilles de bananier sont également utilisées pour la cuisson.
Epluchage des bananes vertes : pas si facile que ça, ça colle aux doigts et il ne faut pas qu'il reste un mm2 de peau sinon ça noircit.
Beaucoup de choses à découvrir pour Elouan sur la natte !
Et voici nos bananes matooke enveloppées dans les feuilles de bananier pour une cuisson à la vapeur.
Le lendemain matin, atelier vannerie captivant pour tout le monde.
Et voici le résultat :
Le Murchison Falls National Park
Avec ses 3840 km2, le parc de Murchinson Falls représente la plus grande zone protégée du pays, élevée au rang de parc national depuis 1952. Traversé d’Est en Ouest par le Nil qui s’écoule depuis le lac Kyoga en de superbes chutes et parcouru par de vastes troupeaux d’antilopes, d’éléphants et de girafes, ce parc est considéré comme l’un des plus beaux d’Afrique !
Balade en haut des chutes
Nous nous sommes baladés en haut des chutes où le Nil d'un débit de 300m3 /s en moyenne force son chemin à travers un passage large de 7 m avant de chuter de 43m. Impressionnant !
Petite douche rafraîchissante garantie !
Nous avons ensuite traversé le Nil pour rejoindre notre lodge dans le Nord du parc. Ce trajet nous a permis de faire un premier "Game Drive", safari en voiture, au coucher du soleil.
Game drive dans le parc
Avant d’être protégé efficacement, ce parc a beaucoup souffert d’un braconnage monstrueux visant en particulier les éléphants dont le nombre avait chuté de 14000 à 200 en 20 ans. Actuellement, les populations animales sont en partie reconstituées (1500 éléphants, 800 girafes, 300 lions, 15000 antilopes etc.) pour le plus grand bonheur des amateurs de faune sauvage. On dénombre en effet 76 espèces de mammifères et 460 d’oiseaux dans cette zone.
Aujourd’hui suite à la découverte de pétrole dans le parc, un nouveau défi reste à relever : celui de l’exploitation respectueuse de l’écosystème en place !
"Même si c'est le troisième fois qu'on y vient, c'est toujours aussi beau !"
Quel spectacle ! Grâce à Medhi notre chauffeur passionné, nous avons pu admirer une grande diversité de cette faune sauvage…
Symbole de l’Afrique par excellence, la girafe est le plus grand animal terrestre. Elle se nourrit de jour comme de nuit principalement de feuilles (d’acacias par exemple) et parfois d’herbe. Animaux grégaires, les girafes possèdent un odorat, une vue et une ouïe très aiguisés. Malgré leur grande taille, elles sont parfois la proie de lions ou de groupes d’hyènes, notamment lorsqu’elles se penchent pour boire. Leur meilleure défense est leur vitesse de course (50km/h), mais elles sont aussi capables de tuer leurs prédateurs par de violents coups de sabots. Le temps de gestation est de 15 mois et en raison de la taille démesurée de cet animal, le nouveau né fait une chute de plus de 2 m à sa naissance !
L’éléphant d’Afrique, avec sa démarche aérienne nous a vraiment fascinés ! Extraordinairement silencieux malgré sa masse importante, ce mammifère fait l’objet de nombreuses recherches qui étudient l’unicité incomparable de cette espèce. L’éléphant est aussi le seul animal à posséder une trompe qui lui sert à sentir, saisir et réunir la nourriture, boire et même respirer : en effet lorsqu’il traverse un cours d’eau, il se sert de sa trompe comme d’un tuba. La trompe est entourée à la base de deux défenses qui servent à soulever, creuser, découper, tailler, abattre et frapper. Son régime est composé à 80% d’herbe (soit entre 150 et 250 kg par jour) ainsi que de fruits, de rameaux, de graines, de feuilles, d’écorces ou encore de racines. L’éléphant évolue dans une société matriarcale composée de plusieurs femelles adultes et de petits dirigés par la matriarche (la plus ancienne et donc la plus expérimentée du troupeau). C’est elle qui conduit le troupeau et prend la décision de fuir ou de charger en cas de danger. Curieusement les mâles adultes n’ont aucun pouvoir dans la famille : ils ne restent pas dans le troupeau mais se mêlent sporadiquement à différents groupes, en particulier lorsque les femelles sont fécondes. Le reste du temps ils vivent seuls ou en petits groupes de 2 à 20 individus. Pendant la saison sèche, les familles, attirées par les mêmes plans d’eau et points de nourriture, tendent à se regrouper en immenses troupeaux. Les éléphants sont donc des animaux sociables ayant un instinct de protection très développé. Ainsi en cas de danger, les femelles se mettent à galoper en rangs serrés tout en maintenant les éléphanteaux au milieu. Il arrive très fréquemment que deux éléphants maintiennent debout l’un de leur congénère malade ou blessé. Bref, l’entraide est une valeur phare chez les éléphants.
Le buffle d'Afrique ou buffle noir des savanes avec ses énormes cornes de 1,5m d'envergure. Sous ses allures de vache exotique, ce buffle se révèle très dangereux, si ce n'est l'animal terrestre le plus dangereux dans cette partie du continent. Regroupés en troupeaux de quelques dizaines à centaines d'individus, ils ne craignent rien. A la moindre alerte, les mâles n'hésitent pas à charger. Les deux sexes sont dotés de cornes, mais chez les mâles, elles enveloppent la partie frontale de la boîte crânienne de façon à constituer un véritable casque.
Le Bubale de Jackson : sa taille, son allure générale, sa tête allongée et étroite, ses cornes incurvées en guidon de vélo et son galop étrange font de cette antilope rousse une bête curieuse et sympathique. Sa vue et son excellente ouïe le protègent des prédateurs. Voloniters sédentaires, les bubales s'observent en troupeau de 5 à 18 individus, dirigés par un mâle dominant et gardés par des sentinelles.
L'Ourébi ou Oribi appartient au groupe des antilopes à cornes droites proches parentes des gazelles. Elle fréquente les prairies ouvertes et la brousse. Elle est diurne et préfère se nourrir tôt le matin, quittant sa retraite nocturne avant le lever du soleil, et se retire pour ruminer tranquillement dans l'herbe haute lorsqu'il commence à faire chaud. L'Ourébi vit généralement en couple mais on observe fréquemment de petits groupes de 5 ou 6 individus. On la reconnaît gràce à une tâche ronde de peau noire localisée en arrière de l'oeil sous l'oreille. Elle dispose de sens étonnamment fins et s'éveille au moindre bruit suspect pour prendre la fuite. Elle effectue souvent des bonds verticaux qui lui permettent de voir par-dessus les herbes pour déceler les éventuels prédateurs tapis dans les hautes herbes.
Le cobe d'Ouganda est l'antilope nationale. Il se distingue par son allure massive et son pelage de couleur fauve. Seul le mâle arbore de longues cornes striées en forme de lyre. On le confond facilement avec l'impala.
Le lion
Le roi des animaux est aussi le plus grand des félins avec une taille qui peut excéder 2 à 4 fois celle du léopard. La couleur de son pelage varie du brun fauve au brun roux foncé, tandis que le ventre est toujours plus clair. Apanage des mâles, la crinière qui les protège des morsures au cou pendant les bagarres et leur donne un aspect très imposant, commence à pousser vers 18 mois pour atteindre sa taille définitive à 4 ou 5 ans. Les lions sont des animaux sociables qui vivent en groupes pouvant être composés d'une trentaine d'individus (en général plutôt 15). Bien que passant 20 heures par jour à dormir (d'où leur réputation de grands fainéants), les lions mâles maintiennent la cohésion du groupe, ils délimitent et défendent le territoire, assistent les lionnes quand elles chasse t le gros gibier et surveillent les proies attrapées... Les lions s'attaquent le plus souvent à des antilopes de taille moyenne ou à des zèbres. Parfois, (notamment lorsqu'ils sont en groupe), ils s'en prennent à des animaux plus imposants comme les buffles, les girafes ou les éléphanteaux. Ceux sont plutôt les lionnes qui chassent, et les techniques mises en oeuvre dépendent souvent du type d'habitat : en terrain découvert, l'habitude est d'opérer de nuit mais lorsque la végétation est dense, la chasse de jour est tout à fait possible. Dans tous les cas, les lions cherchent toujours à s'approcher le plus possible de leur proie, afin de profiter de l'effet de surprise, car la vitesse de leur victime est presque toujours supérieure à la leur. Ils tuent leur proie par asphyxie en la prenant à la gorge, au cou ou au museau.
Après cette traversée de brousse, nous sommes arrivés à Heritage, notre campement de base pour 2 nuits : il faisait très beau, bien chaud et la vue sur le Nil était magnifique.
La nourriture y était plutôt décevante... mais le cuisinier adorable a confectionné un superbe gâteau pour l'anniversaire de Bastian : le meilleur "savane" que l'on ait jamais mangé !
11 ans fêtés en pleine nature au milieu des éléphants, des girafes et des lions ! HAPPY BIRTHDAY BASTIAN
Nous avons également fait une balade en bateau sur le Nil afin de voir des hippopotames mais aussi les pêcheurs et les villages se trouvant au bord de l'eau :
L’hippopotame signifie littéralement « le cheval de rivière ». Ce mammifère semi-aquatique passe la majeure partie de la journée dans l’eau car sa peau grise et rosée est très fragile et craint le soleil. Il nage avec aisance et est capable de plonger pendant plus de 6 minutes. Son squelette constitué d’os lourds lui permet en réalité de marcher tranquillement au fond de l’eau. Ce sont des animaux sédentaires qui vivent souvent en bandes de 15 à 30 individus appelées « écoles » dans lesquelles on retrouve un mâle dominant qui est le seul à pouvoir se reproduire. Les hippopotames peuvent se révéler très agressifs et dangereux pour une embarcation qui s’en approcherait trop afin de protéger leur territoire. Végétariens, ils sortent de l’eau la nuit pour manger de grandes quantités d’herbes.
Des éléphants nous ont également rendu visite la première nuit, tournant autour de nos tentes et bungalows... Mais les gardes du lodge veillaient sur nous en allumant des feux pour détourner le trajet des éléphants !
Cette deuxième semaine de voyage s'est terminée le 31 décembre par la visite du sanctuaire Ziwarhino :
Alors qu'ils étaient plus de 300 individus dans les années 1970 en Ouganda, les rhinocéros (comme ailleurs sur le continent) ont été exterminé par les braconniers qui revendaient à prix d'or (environ 64 000 $ le kilo) leurs cornes aux vertus réputées aphrodisiaques en Chine particulièrement et dans d'autres pays asiatiques. Fondée en 1983, l'ONG Rhino Found Uganda a acquis un ranch privé de 7000 ha pour mettre en place un programme de réintroduction de l'espèce dans le pays. Ce santuaire Rhino compte actuellement 15 rhinocéros blancs et espère à terme en héberger une cinquantaine qui seront un jour réintroduits dans les parcs Murchison Falls et Kidepo, leurs territoires naturels.
On distingue 2 espèces de rhinocéros : le blanc et le noir. Mais contrairement à ce que laisse penser leur nom, ils sont de la même couleur, c’est-à-dire gris. En fait, le nom anglais white rhino est dérivé phonétiquement du terme afrikaans witte renoster. Dans la réalité, le rhinocéros blanc se différencie du rhinocéros noir par sa corpulence plus forte (il est deux fois plus gros), un port de tête bas et surtout des lèvres carrées.
Nous nous sommes approchés à quelques mètres de ces deux rhinos avec notre guide qui nous avait bien précisé que s'ils venaient à nous charger il faudrait grimper très vite dans un arbre... Heureusement ces deux femelles mangeaient très tranquillement et nous avons pu les observer longuement.
Ainsi se terminait l'année 2015 !
A bientôt pour de nouvelles aventures en 2016...