INVITATION AU VOYAGE !
Voici quelques nouvelles de nos vacances qui ont très bien démarré par un périple dans le Murchison Falls National Park dans le Nord Ouest de l'Ouganda.
Après une bonne journée de voiture (environ 8h de route ou plutôt de pistes, car nous avons fait un crochet pour découvrir le lac Albert), nous avons découvert le Murchinson River Campsite où nous avons planté nos tentes pour une semaine.
Très agréable ce campement ombragé ! Le seul point négatif fut les nombreuses épines d'acacias qui se plantaient régulièrement dans les pieds des enfants et même dans une roue du vélo d'Axel...
Notre coin cuisine ainsi installé, nous avons très bien mangé, notamment de bonnes crèpes de millet au petit-déjeuner. Mais il faut savoir que dans les environs, il est quasiment impossible de trouver des légumes ou des fruits à vendre. Nous avions donc tout emporté pour une semaine d'auto-suffisance. Les hôtels et lodges du parc se fournissent en produits frais à Masindi, la ville la plus proche (à 2H30 de voiture) ou carrément à Kampala. Dommage de ne pas faire travailler les communautés locales...
Une vue magnifique sur le Nil !
Une terrasse très sympathique pour boire un bon jus fraîchement pressé ou une bière ougandaise.
Un bac à sable où Quentin, Marianne et Axel ont retrouvé des sensations de plage qui leur manquait un peu.
Et pour couronner le tout, une très belle piscine entourée d'un espace relaxation bien agréable et harmonieusement agencé : invitation à la détente...
Bref, l'endroit nous a beaucoup plu et nous avons bien profité de ce site. Voici le site web de ce lodge-camping : https://murchisonriverlodge.com/
Le Murchinson Falls National Park
Avec ses 3840 km2, le parc de Murchinson Falls représente la plus grande zone protégée du pays, élevée au rang de parc national depuis 1952. Traversé d’Est en Ouest par le Nil qui s’écoule depuis le lac Kyoga en de superbes chutes et parcouru par de vastes troupeaux d’antilopes, d’éléphants et de girafes, ce parc est considéré comme l’un des plus beaux d’Afrique !
Avant d’être protégé efficacement, ce parc a beaucoup souffert d’un braconnage monstrueux visant en particulier les éléphants dont le nombre avait chuté de 14000 à 200 en 20 ans. Actuellement, les populations animales sont en partie reconstituées (1500 éléphants, 800 girafes, 300 lions, 15000 antilopes etc.) pour le plus grand bonheur des amateurs de faune sauvage. On dénombre en effet 76 espèces de mammifères et 460 d’oiseaux dans cette zone.
Aujourd’hui suite à la découverte de pétrole dans le parc, un nouveau défi reste à relever : celui de l’exploitation respectueuse de l’écosystème en place ! Les guides de l’Uganda Wildlife Authority qui nous ont accompagnés lors d’un Game Drive (voir les détails ci-dessous) nous ont semblé relativement inquiets malgré les messages rassurants des compagnies pétrolières, notre cher compatriote TOTAL en tête… Affaire à suivre !
Le Game Drive
La plus grande attraction dans ce parc consiste à faire un « Game Drive » : il s’agit d’un safari en voiture sur des pistes traversant la savane sur la rive Nord du Nil. Pour avoir plus de chances d’observer l’ensemble des animaux, il est conseillé de partir très tôt le matin et d’être sur place au lever du jour. Pour cela nous nous sommes levés à 5H30 du matin, nous avons traversé le Nil sur un bac et à 6H30 nous nous aventurions avec notre propre voiture en compagnie d’un ranger-guide UWA à la rencontre des girafes, éléphants, hyène, cobes d’Ouganda, cobes à croissant et autres antilopes. Quel spectacle ! Nous avons tous les 5 passé 4 heures les yeux grands ouverts à admirer cette nature sauvage…
Symbole de l’Afrique par excellence, la girafe est le plus grand animal terrestre. Elle se nourrit de jour comme de nuit principalement de feuilles (d’acacias par exemple) et parfois d’herbe. Animaux grégaires, les girafes possèdent un odorat, une vue et une ouïe très aiguisés. Malgré leur grande taille, elles sont parfois la proie de lions ou de groupes d’hyènes, notamment lorsqu’elles se penchent pour boire. Leur meilleure défense est leur vitesse de course (50km/h), mais elles sont aussi capables de tuer leurs prédateurs par de violents coups de sabots. Le temps de gestation est de 15 mois et en raison de la taille démesurée de cet animal, le nouveau né fait une chute de plus de 2 m à sa naissance ! Nous avons pu les admirer à deux pas de la voiture et les enfants, fans de girafe, les repéraient de loin.
L’éléphant d’Afrique, avec sa démarche aérienne nous a vraiment fascinés ! Extraordinairement silencieux malgré sa masse importante, ce mammifère fait l’objet de nombreuses recherches qui étudient l’unicité incomparable de cette espèce. L’éléphant est aussi le seul animal à posséder une trompe qui lui sert à sentir, saisir et réunir la nourriture, boire et même respirer : en effet lorsqu’il traverse un cours d’eau, il se sert de sa trompe comme d’un tuba. La trompe est entourée à la base de deux défenses qui servent à soulever, creuser, découper, tailler, abattre et frapper. Son régime est composé à 80% d’herbe (soit entre 150 et 250 kg par jour) ainsi que de fruits, de rameaux, de graines, de feuilles, d’écorces ou encore de racines. L’éléphant évolue dans une société matriarcale composée de plusieurs femelles adultes et de petits dirigés par la matriarche (la plus ancienne et donc la plus expérimentée du troupeau). C’est elle qui conduit le troupeau et prend la décision de fuir ou de charger en cas de danger. Curieusement les mâles adultes n’ont aucun pouvoir dans la famille : ils ne restent pas dans le troupeau mais se mêlent sporadiquement à différents groupes, en particulier lorsque les femelles sont fécondes. Le reste du temps ils vivent seuls ou en petits groupes de 2 à 20 individus. Pendant la saison sèche, les familles, attirées par les mêmes plans d’eau et points de nourriture, tendent à se regrouper en immenses troupeaux. Les éléphants sont donc des animaux sociables ayant un instinct de protection très développé. Ainsi en cas de danger, les femelles se mettent à galoper en rangs serrés tout en maintenant les éléphanteaux au milieu. Il arrive très fréquemment que deux éléphants maintiennent debout l’un de leur congénère malade ou blessé. Bref, l’entraide est une valeur phare chez les éléphants.
Le buffle d'Afrique ou buffle noir des savanes avec ses énormes cornes de 1,5m d'envergure. Sous ses allures de vache exotique, ce buffle se révèle très dangereux, si ce n'est l'animal terrestre le plus dangereux dans cette partie du continent. Regroupés en troupeaux de quelques dizaines à centaines d'individus, ils ne craignent rien. A la moindre alerte, les mâles n'hésitent pas à charger. Les deux sexes sont dotés de cornes, mais chez les mâles, elles enveloppent la partie frontale de la boîte crânienne de façon à constituer un véritable casque.
La hyène tachetée est un redoutable prédateur dans la savane. Ce carnivore à réputation de charognard est doté de mâchoires extrêmement puissantes, capables de broyer les os les plus volumineux. Les hyènes chasent en meute et ne craignant aucun animal, elles n'hésitent pas à s'attaquer aux autres prédateurs pour leur subtiliser le fruit de leur chasse.
Le Bubale de Jackson : sa taille, son allure générale, sa tête allongée et étroite, ses cornes incurvées en guidon de vélo et son galop étrange font de cette antilope rousse une bête curieuse et sympathique. Sa vue et son excellente ouïe le protègent des prédateurs. Voloniters sédentaires, les bubales s'observent en troupeau de 5 à 18 individus, dirigés par un mâle dominant et gardés par des sentinelles.
L'Ourébi ou Oribi appartient au groupe des antilopes à cornes droites proches parentes des gazelles. Elle fréquente les prairies ouvertes et la brousse. Elle est diurne et préfère se nourrir tôt le matin, quittant sa retraite nocturne avant le lever du soleil, et se retire pour ruminer tranquillement dans l'herbe haute lorsqu'il commence à faire chaud. L'Ourébi vit généralement en couple mais on observe fréquemment de petits groupes de 5 ou 6 individus. On la reconnaît gràce à une tâche ronde de peau noire localisée en arrière de l'oeil sous l'oreille. Elle dispose de sens étonnamment fins et s'éveille au moindre bruit suspect pour prendre la fuite. Elle effectue souvent des bonds verticaux qui lui permettent de voir par-dessus les herbes pour déceler les éventuels prédateurs tapis dans les hautes herbes.
Le cobe d'Ouganda est l'antilope nationale. Il se distingue par son allure massive et son pelage de couleur fauve. Seul le mâle arbore de longues cornes striées en forme de lyre. On le confond facilement avec l'impala.
Nous avons aussi observé le singe Patas ou singe rouge ou encore appelé singe pleureur car il émet un son semblable aux pleurs d'un bébé. C'est le primate le plus rapide à terre.
Petit singe au pelage gris vert, le Vervet est un animal curieux, malin et habile qui peut se montrer très familiier avec les hommes. Pour communiquer entre eux, les Vervets utilisent une soixantaine de signes et sont capables d'émettre près de quarante sons différents. Nous les avons rencontrés très régulièrement au bord de la piscine où ils venaient presque se baigner avec nous.
Qualifié de petit homme des bois par les descriptions du Moyen Âge, le babouin est l'un des rares primates à mener une vie essentiellement terrestre. Comme les premiers hommes, ses cousins, il a sans doute réussi à survivre grâce à son mode de vie très social. Les babouins ont un régime extrêmement varié. Très adroits, ils se servent pour s'alimenter de leurs mains habiles, dont le pouce est opposable aux autres doigts, comme celui de l'homme. Ils arrachent l'herbe tendre, déterrent bulbes et racines, cueillent des fruits, détachent les graines des gousses sèches, attrapent lézards et sauterelles, grignotent des scorpions – non sans leur avoir prudemment enlevé la queue – ou encore des escargots, savourent les nids d'abeilles ainsi que leurs rayons, sans crainte apparemment d'être piqués. Ils peuvent être attaqués par des fauves tels que la panthère, le guépard, le lion, le chacal à chabraque, les hyènes tachetée et rayée, les lycaons, ou par des rapaces comme l'aigle. Ils peuvent être aussi la proie du chimpanzé, des chiens domestiques et parfois du python.
Très répandue sur le continent africain, la tortue léopard s’adapte à une multiplicité d’environnement, des zones de déserts semi-arides aux plaines herbeuses plus humides. Dotée d’une espérance de vie impressionnante, elle peut vivre jusqu’à 100 ans. Nous l'avons vu sur la rive sud du Nil traversant la route juste devant notre voiture.
Voici un arbre très présent dans le parc qui a particulièrement marqué les enfants : l'arbre à saucisses ! Il s'agit d'un arbre tropical ainsi nommé en raison de la forme particulière de ses fruits allongés. On l'appelle aussi « saucissonnier ». Il produit des fleurs rouges qui deviennent ensuite des fruits qui sont consomés par les éléphants et les babouins. Contenant une certaine quantité d'alcool, les animaux ayant abusé de ces fruits montrent régulièrement des signes d'ébriété dans la savane !
Croisière sur le Nil
L'autre grande attraction de ce parc est la croisière de 3 heures sur le Nil qui permet de s'approcher à 700m des chutes de Murchinson. Nous avons donc embarqué à bord d'un bateau de l'UWA (Uganda Wildlife Authority) en petit comité avec 2 autres personnes seulement.
En remontant tranquillement le courant le long des berges bordées de papyrus, de palmiers et d'acacias, nous avons observé d'énormes spécimen de crocodiles et de nombreux hippopotames.
L’hippopotame signifie littéralement « le cheval de rivière ». Ce mammifère semi-aquatique passe la majeure partie de la journée dans l’eau car sa peau grise et rosée est très fragile et craint le soleil. Il nage avec aisance et est capable de plonger pendant plus de 6 minutes. Son squelette constitué d’os lourds lui permet en réalité de marcher tranquillement au fond de l’eau. Ce sont des animaux sédentaires qui vivent souvent en bandes de 15 à 30 individus appelées « écoles » dans lesquelles on retrouve un mâle dominant qui est le seul à pouvoir se reproduire. Les hippopotames peuvent se révéler très agressifs et dangereux pour une embarcation qui s’en approcherait trop afin de protéger leur territoire. Végétariens, ils sortent de l’eau la nuit pour manger de grandes quantités d’herbes et dans notre camping perché au-dessus du Nil, il n’était pas rare de les entendre brouter.
Au pays du Nil, le crocodile est roi. Cet animal venu des temps préhistoriques mesure entre 2 et 4 m de long. Sa principale technique de chasse est de rester immobile dans l'eau, ne laissant dépasser que le sommet de sa tête et ses narines, puis de saisir brutalement sa proie avant de l'entraîner sous l'eau et de la noyer. L'éventail de ses proies est très varié et dépend de la taille de l'animal, les plus jeunes se nourrissant d'invertébrés aquatiques et d'insectes et les plus grands de poissons, d'amphibiens et de reptiles. Exceptionnellement, ils peuvent s'attaquer à des antilopes, des bufles ou de jeunes hippopotames.
Et voici les falaises observées le long du Nil, habitat de nombreux oiseaux.
La balade culmine ensuite à 700m des impressionnantes chutes de Murchinson qui se jettent du haut d'un canyon de 43m !
Balade en haut des chutes
Pour compléter notre vision des chutes observées depuis le bateau, nous nous sommes rendus en haut de la gorge où l'on mesure encore mieux leur puissance ! Nous avons marché environ 1H30 afin d'admirer différents points de vue et ainsi découvert une deuxième chute "soeur de la Murchinson Falls" qui a naturellement été créée en 1962 suite à une crue de grande ampleur du Nil. Cette chute a été nommée "Independence Falls" car c'était l'année de l'indépendance de l'Ouganda.
Petite douche rafaîchissante garantie !
Rencontre avec les communautés locales
Nous avons également voulu en savoir plus sur le mode de vie dans les villages aux alentours de notre camping.
Les communautés alentours vivent d'agriculture et de pêche dans un paysage de savane arborée au climat chaud, et parfois très sec. Ces populations sont généralement très pauvres, comme en témoigne l'habitat en huttes de terre sèche aux toits de chaume et l'absence de maisons en dur. Les femmes cultivent principalement le manioc, le maïs (étalé sur le sol pour sécher, comme on le voit sur la première photo ci-dessus), la patate douce. Les repas sont donc invariablement : maïs bouilli au petit déjeuner, et purée de manioc avec sauce au déjeuner et au dîner. La sauce est cuisinée à base de feuilles de courge, régulièrement agrémentée de poisson, et parfois de viande, notamment issue de la chasse ou de l'élevage (chèvres, poules). Le manioc est quant à lui conservé sec sous forme de larges copeaux, qui sont réduits en farine avant cuisson. A part les papayes et quelques bananes, on ne mange pas de fruits, et les seuls légumes sont la courge et (un peu) d'aubergine.
Les femmes doivent assumer seules la responsabilité de nourrir la famille. Outre la production alimentaire et la cuisine, elles doivent cependant aussi s'occuper du ramassage du bois (pour la cuisine), et de l'eau, plusieurs fois par jour. Le Nil n'est pas loin, mais l'absence de puits rend cette tâche fastidieuse, sans parler des risques de maladie à consommer une eau dans laquelle vivent de nombreux animaux. Il reste peu de temps donc pour s'occuper des enfants, tâche qui incombe également aux femmes, évidemment... Les enfants vivent ainsi dans une grande liberté, et développent une autonomie impressionnante, les plus grand(e)s s'occupant toute la journée des plus jeunes.
Les hommes sont en charge de la pêche, la chasse, et autres activités qui peuvent générer un revenu. Mais l'inactivité et l'alcoolisme sont également très présents, et on note un désengagement très fréquent des hommes vis à vis de leur famille. Comme nous l'a raconté notre hôte de la communauté Boomu décrite ci-dessous, "alors que les femmes se lèvent tôt et se couche tard, les hommes se lèvent tranquillement, réclament à manger, travaillent 3-4 heures dans les champs, déjeunent, se reposent un peu, se douchent et partent rejoindre leurs amis dans le village, pour discuter.. et boire. Ils rentrent alors tard dans la nuit, ivres, et se lèvent un peu plus tard le lendemain matin..." Les expériences que nous avons pu collecter ici et là depuis notre arrivée en Ouganda démontrent pourtant que lorsqu’une relative égalité homme-femme existe dans une famille, et que l’homme assume pleinement ses responsabilités, la situation socio-économique de la famille s’en trouve améliorée.
La communauté de femmes Boomu
Après cette belle semaine dans le parc Murchinson, nous nous sommes arrêtés, sur la route du retour non loin de la forêt de Budonga dans une maison d'hôte créée et gérée par un groupe de femmes. Nous avons donc dormi dans une hutte traditionnelle (dont le toit de chaume maintient une fraicheur très appréciable, contrairement à la tôle ondulée), et apprécié le cadre verdoyant et l'accueil chaleureux de ces femmes.
Le lendemain, la responsable du projet nous a enseigné l'art de la confection de corbeilles en rafias, activité très reposante et relaxante qui nous a beaucoup plu. On nous a ensuite offert un superbe déjeuner, et nous avons repris la route de Kampala jusqu'à Masindi.
Et au bout d'une heure, voici le résultat :
Mais il reste du travail avant d'arriver à cela :
A Masindi, nous avons planté une dernière fois la tente dans le magnifique jardin d'un hôtel très sympathique:
Ainsi s'achève notre première partie de vacances dans les parcs que nous explorons pour être de parfaits guides pour vous un jour peut-être...
Nous repartons dimanche 17 Août pour 10 jours dans l'Est, dans le parc du Mont Elgon pour découvrir une région plus montagneuse...