La gestion des déchets en Ouganda

09/06/2014 20:10

 Bien que nous cherchions en permanence à réduire nos déchets, il en reste toujours, et la question de leur gestion se pose de manière particulière dans un pays en développement tel que l’Ouganda, car les filières de traitement, coûteuses et imparfaites dans nos pays, sont ici inexistantes.

Côté déchets ménagers, on a bien sûr débuté un tas de compost, au grand étonnement de notre petit voisin Moses ! Mais il reste des papiers, et surtout des sacs, bouteilles et emballages plastiques, qui finissent à la poubelle. Et la poubelle, elle va où ? Pas de problème nous a-t-on dit, Moses s’en charge. Donc on évacue, c’est cool. Mais vendredi dernier, une mamie en voiture klaxonnais furieusement à la porte du jardin (c’est comme ça qu’on sonne chez les gens ici…). Pas très contente la mamie, qui me montre que NOS déchets sont étalés partout dans le chemin derrière, le chemin qu’elle utilise pour accéder à sa parcelle, où elle construit une maison pour sa fille…  Et oui, découverte surprenante, Moses nous débarrasse des sacs poubelles en les disposant délicatement sur le bord du chemin derrière, et les chiens qui trainent se chargent du reste. On s’est donc confondu en excuses face à mamie, et ensuite opération nettoyage du chemin pour toute la famille, un vrai plaisir ! On a ramassé un bon 50% de déchets ‘mêmes pas à nous’, bien poisseux, un vrai plaisir, et on a tout tassé dans 4-5 sacs, retours dans la brouette à la maison. Pas de Moses dans le coin pour nous aider, mais ça ne pouvait pas attendre. Et le lendemain, plus de brouette dans la cour… Moses nous a gentiment débarrassé… dans le chemin derrière !! Alors là, nous allons chercher notre débarrasseur préféré, et on l’emmène par la main sur les lieux du crime pour lui expliquer pourquoi c’est… dégueulasse ! Et oui Moses, un sac plastique ça met 15 ans à se dégrader, c’est pas comme une mangue pourrie. Le papier alu, c’est éternel, ça ne se dégrade jamais.

Voici ce que nos voisins déposent tout simplement le long de la route :

Au pire, il vaut peut-être mieux les bruler les déchets. Bon ok, le papier et carton, à la limite, ça passe, mais les bouteilles d’eau, les sacs plastiques, franchement non. Alors quelles solutions ?

 On nous dit qu’un service privé de ramassage est possible, moyennant finance. Pourquoi pas, mais ils en font quoi ? Il va falloir aller voir avec eux ! Il y a bien une déchetterie à Kampala (d’ailleurs il y a un projet, cofinancé par la France, de récupération du méthane pour produire de l’électricité, pas mal comme idée), mais à Entebbe ? Le stockage en tas n’est vraiment pas l’idéal, mais c’est toujours mieux que la dissémination partout dans la ville et la campagne.

On sait aussi que certaines personnes collectent et vendent les bouteilles en plastique… à voir à qui et pourquoi elles sont vendues, on va enquêter.

Nous n’avons pas de réponse pour le moment, on va se renseigner un peu, voir ce qui existe ailleurs dans le monde, et tâcher de trouver la meilleure solution. Pour nous, mais pour tout le quartier aussi. On pense déjà à installer des grands bacs de collecte dans toute la ville, et commencer à sensibiliser les gens, car il y a là un aspect culturel très fort, qui rend ce genre d’initiative très difficile. Pour le moment, la plupart des ougandais ne voient pas le problème : un plastique par terre, une bouteille, c’est comme une feuille d’arbre, ça ne gêne pas plus. Alors si vous avez des idées pour le traitement simple, bon marché et écologique des déchets, on est preneurs !

Nous repensons à la visite de PEDULI ALAM une association balinaise qui nous avait beaucoup touché lors de notre voyage en décembre 2011 car ils ont développé le tri des déchets dans une région de  cette île magnifique en voie de dégradation par les plastiques ! N'hésitez pas à regarder, c'est admirable et c'est une française très engagée qui est à l'origine de ce projet...

https://www.pedulialam.org/page14/page14.html