La montagne ougandaise : ça nous gagne !!!
Voici la suite de nos découvertes ougandaises ! Nous avons pris la route vers l’Est cette fois-ci en direction du parc national du Mont Elgon avec l’objectif non pas d’observer les animaux mais de marcher en montagne dans une région très paisible aux paysages magnifiques.
Nous nous sommes arrêtés à Jinja (que nous commençons à bien connaître !) pour quelques jours de camping au bord d’une portion du Nil très réputée pour ses rapides qui permettent des descentes en rafting mémorables apparemment (niveau 4 à 5)...
Nous avons opté pour une balade sur de très beaux chevaux tous les 5 au bord du fleuve et dans les villages alentours. Une expérience très agréable et qui a permis à Olivier de partager sa passion d'enfance avec nous. Il est également possible de faire des safaris de 2 ou 3 jours avec ces chevaux comme on peut le voir sur le site : https://www.nilehorsebacksafaris.com/. Une expérience qui nous tenteraient bien mais après quelques cours d'équitation supplémentaires...
Puis dans les environs de Jinja nous avons aussi découvert un atelier de tissage appelé Kilambera dans lequel sont confectionnés de très beaux tissus avec des métiers à tisser en bois. Ils fabriquent ainsi des écharpes, hamacs, tabliers, et de nombreux plaids. Fascinant, nous avons été séduits, quel travail !
Dans leur boutique, nous avons eu le plaisir de découvrir des couches lavables made in Uganda ainsi que des écharpes de portages ! Voici l’entreprise qui les fabrique : https://kijanionline.com/. Une belle initiative pour l’environnement et pour les bébés ougandais !
Puis nous sommes repartis en direction de Mbale, troisième ville du pays située à 1200m d'altitude au pied du Mont Elgon à 235 km de Kampala. Nous avons continué encore à l'est de Mbale afin de rentrer dans le parc national du Mont Elgon situé sur la frontière kenyane. Huitième montagne du continent africain en ce qui concerne la hauteur et deuxième du pays avec le pic Wagagaï qui culmine à 4321m, le Mont Elgon est un volcan éteint. Il résulte de l’activité tectonique qui a formé la grande vallée du Rift il y a plusieurs millions d’années. Il aurait ainsi connu sa première éruption il y a 20 millions d’années et serait resté actif durant encore 14 millions d’années, plus élevé à l’époque que le Kilimanjaro en Tanzanie. Le cratère mesure aujourd'hui 8 km de diamètre et abrite plusieurs lacs et des sources d’eau chaude, un réservoir naturel qui fournit près de 2 millions de personnes en eau potable.
Avis aux randonneurs : l'ascension du Mont Elgon et plus particulièrement du pic Wagagaï à 4321m est une bonne alternative au Kilimandjaro, tout aussi gratifiante avec une vue magnifique là-haut. Elle est de plus accessible à tout randonneur en bonne condition physique. Aucune commpétence technique ou matériel spécifique ne sont recommandés. Il suffit d'avoir un bon équipement contre le froid en altitude (polaires, gants, bonnets, sacs de couchage chauds). Les treks peuvent se faire toute l'année même si la saison sèche est plus favorable, en particulier de décembre à mars, quand la végétation explose. Les excursions durent de 4 à 7 jours avec des durées de marche allant de de 5 à 10 heures. Trois chemins mènent au sommet comme le montre la carte ci-dessous : Sasa trail, Sipi trail ou Piswa trail. Selon l'itinéraire choisi, le chemin est toujours ponctué de vues magnifiques, de grottes, de gorges, de chutes d'eau et même de sources d'eau chaude.
Cette ascension nous tente beaucoup, Quentin et Marianne aussi mais pour Axel c'est vraiment trop juste... bien qu'il ait fait ses 5 heures de marche à plusieurs reprises avec plaisir et sans ressentir plus de fatigue que nous. Il nous a bien épaté ! Nous pourrions organiser cela pour des randonneurs motivés...
Arrivés dans le Forest Exploration Center d'où part le Sipi Trail, nous avons dormi dans une cabane en bois dans la forêt en souvenir de notre maison de St Lambert. Un peu plus rudimentaire quand même avec l'absence d'eau courante et les toilettes qui ne fonctionnaient pas au bout du chemin !
Nous sommes donc partis à l’ascension du Mont Elgon mais pour 2 jours seulement ! Nous avons grimpé environ 700 mètres pour arriver au premier campement et à la grotte appelée Totum Cave. Nous sommes partis avec un guide UWA (Uganda Wildlife Authority) et deux porteurs pour notre matériel de camping. L'organisation n'était pas transcendante mais la marche dans la forêt tropicale vraiment ressourçante !
Le chemin n'étant pas régulièrement emprunté, il fallait débroussailler, escalader de nombreux arbres et descendre des échelles en bois glissantes mais les enfants se sont débrouillés comme des chefs !
Arrivés au campement à 2700m, il faisait frais et nous avons dormi dans nos tentes avec nos polaires, bonnets et sacs de couchage ! Ca faisait bizarre d'avoir froid en Ouganda....
Puis nous sommes redescendus le lendemain en passant par une belle grotte mais nous avons finis sous la pluie en marchant dans la gadoue. Ici les guides marchent tous en bottes de caoutchouc, nous comprenons mieux pourquoi !
Nous avons passé les 3 jours suivants dans le village de Sipi où se trouvent 3 très belles chutes : les Sipi Falls. Cet endroit nous a beaucoup plu tant par l'accueil extra des commnunautés locales que par ses paysages verdoyants. Nous nous sommes installés dans un camping en terrasse duquel nous avions une vue imprenable sur l'une des chutes de Sipi.
Ce camping appelé "Crow's nest" a été également un excellent terrain de jeu pour les enfants qui s'amusaient pendant des heures et des heures à descendre et remonter sans relâche un haut talus en rappel. Ils ne voulaient plus partir d'ailleurs...
Il y avait aussi des petits chevreaux tout juste nés à prendre dans les bras :
La région étant traditionnellement productrice de café Arabica du fait de l'installation de tribus éthiopiennes il y longtemps, les communautés proposent des "coffee tours" afin de nous faire découvrir comment pousse et est fabriqué le café qui arrive dans nos tasses !
George nous a donc emmené à la découverte du café dans son propre jardin.
Voici le caféier :
C'est un arbre qui nécessite pas mal d'eau et qui pousse bien à l'ombre des bananiers.
Les baies se récoltent à maturité lorqu'elles sont rouges et à l'intérieur, nous avons découvert qu'il y avait 2 grains (dans le café Robusta, il y en a 3).
Il faut ensuite laver ces grains à l'eau et les faire sécher en 3 à 6 jours pour obtenir une hygrométrie de 13%.
A partir de grains secs, nous avons utilisé le pilon afin d'en retirer la deuxième peau.
Il faut ensuite séparer les peaux des grains par soufflage comme ceci :
Puis les grains sont torréfiés dans une casserole sur le feu de bois :
Une fois bien grillés, il faut à nouveau souffler la troisième peau des grains de café puis les moudre au pilon. Voici le résultat final :
Dernière étape : dégustation de notre café ! Tout le monde a goûté et les enfants nous réclament à en boire tous les dimanches !
Le lendemain nous avons fait une splendide randonnée autour des 3 chutes de Sipi. Bienvenue au jardin d'Eden !
Une intense verdure, des cascades magnifiques et vertigineuses (avec des chutes de 60 à près de 100m tout de même), c'est vraiment une superbe région. Certains diraient même "de toute beauté" (ils se reconnaîtront...). Nous avons conclu notre séjour à Sipi par un excellent repas local au camping : pousses de bambou à la sauce cacahuète, curry de légumes et matooke (banane plantain), chou cuit à l'ougandaise, et quelques chapatis (pain indien) pour accompagner le tout.
Le lendemain, nous avons levé le camp pour la ville proche de Mbale où Olivier avait quelques rendez-vous professionnels. Le soir, nous avons dîné avec une amie d'amie maltaise qui dirige une ONG sur Mbale, dans un excellent restaurant indien dans lequel nous nous sommes régalés (Axel a trouvé très rigolote son assiette avec 12 cuisses de poulet tandori rouges; Marianne a pris un peu peur avec son 'fried rice', une vraie montagne dans son assiette - nous sommes repartis avec une boîte à la maison!). Le lendemain matin, entre deux rendez-vous, nous avons fait une superbe randonnée sur le mont Nkokonjeru (ou Wanale Ridge), de Mbale jusqu'au point de départ d'une belle cascade. 600m de dénivelé par un chemin pour le moins pentu, mais tout le monde étant en grande forme, nous avons avalé ça en à peine 4 heures aller-retour. Un élément caractéristique est de voir les micro-parcelles que les ougandais cultivent sur des pentes à 45%, pour y planter quelques oignons, carottes ou bananiers : la densité de population dans la région est très forte (plus de 400 habitants au km2) et la terre manque. Nous sommes donc passés à travers les champs de café/bananiers, parfois complétées avec des haricots rouges (à qui les caféiers servent de tuteur), et bien sûr du maïs et de nombreux plants de courge (très populaires ici, puisque les ougandais en mangent les feuilles et les fruits).
Le sommet est un plateau habité, ce qui fait que de nombreux locaux descendent dans la vallée et remontent tous les jours avec de fortes charges posées sur la tête...
Avant de quitter Mbale, nous avons déjeuné à ENDIRO, un bar-restaurant à l'ambiance et la déco très sympas, qui offre une large variété de cafés, jus de fruits, smoothies et salades, un vrai bonheur pour échapper un peu au posho-beans-matooke ougandais!
En route pour Entebbe, nous avons fait escale pour la nuit, dans un hôtel à 3 piscines, un endroit idéal pour les familles.